31 janvier 2006

Kraepelin Psychose maniaque et dépressive

Affection cyclique (maladie mentale) se caractérisant par des accès d'excitation mentale (appelés manies) qui alternent avec des accès de dépression (appelés mélancolie). Habituellement le malade retrouve son état normal entre les accès. Ceux-ci surviennent soit isolément soit ensemble (états mixte).
Classification
On distingue la psychose bipolaire constituée d'une alternance d'accès maniaques et d'accès mélancoliques et la psychose unipolaire qui est une succession d'accès du même type, habituellement dépressifs.La forme bipolaire se caractérise par un début entre l'âge de 20 à 30 ans et touche 1 % de la population alors que la forme bipolaire atteint environ 3 % la population avec un début entre 30 et 40 ans et semble être plus fréquente dans le sexe féminin que dans le sexe masculin.Plusieurs formes sont décrites classiquement selon la périodicité des crises :
La folie à formes alternes décrite par Delaye
Le délire à formes alternes de Legrand du Saulle
La forme se caractérisant par la succession régulière d'accès maniaques et mélancoliques (chaque épisode est séparé du suivant par un intervale où le psychisme est normal)
La forme circulaire décrite par JP Falret en 1851
La psychose circulaire avec des accés maniaques et des phases mélancoliques se succédant mais il n'existe pas d'intervalle de lucidité intercalée
La psychose maniaco-dépressive à double forme décrite par Baillarger en 1854 et se caractérisant par la survenue successive et régulière du trouble maniaque et mélancolique interrompu par un épisode lucide plus ou moins long
La forme intermittente appelée également périodique se caractérisant par la présence d'accès de manie et de mélancolie chaque année à la même époque.
Causes
Il semble exister une prédisposition génétique (familiale.La notion d'alternance qui est observée au cours de cette pathologie fait penser à celle de rythme biologique. Ainsi il existerait une cause exogène (provenant de l'extérieur de l'organisme) et peut-être endogène en relation directe avec le rythme biologique de l'individu malade. Le plus vraisemblable est l'intervention de facteurs extérieurs. Les saisons, les modifications de la luminosité liées à la variabilité du climat, des événements de la vie personnelle sont peut-être pour une grande part dans la survenue de cette pathologie.
Symptômes
La psychose maniaco-dépressive se manifeste pour la première fois soit lors de l'adolescence soit chez l'adulte jeune ou encore vers 40 ans. Pour certains psychiatres cette pathologie mentale s'observerait également chez l'enfant. La crise de manie se traduit par une fuite des idées s'accompagnant
D'incohérence
D'euphorie
D'optimisme exagéré
D'une anorexie quelquefois
D'une augmentation de la libido
De mégalomanie (délire immodéré de puissance)
De crises d'euphorie pouvant aboutir à...
Une extravagance la plus totale
D'un état d'excitation extrême pendant lequel le patient est très désinhibé : par exemple, il est capable de déchirer ses vêtements, de hurler, de faire des achats inutiles et extrêmement onéreux, etc..
De logorrhée assez fréquente (le patient se met à parler de façon continue et intarissable).
De discours contenant des jeux de mots et des obscénités s'accompagnant d'une désinhibition (attentat à la pudeur) La crise de mélancolie, quant à elle, correspond à :Une dépression profonde qui se caractérise par une tristesse permanente sans relation avec les circonstances extérieures
Un ressenti de sensations internes de malaise et…
Une tristesse
Un profond pessimisme
Une estime de soi
L'indifférence pour le monde environnant
Des troubles du sommeil à type d'insomnie
Des troubles de la libido
Une angoisse assez intense comme délire s'accompagnant …
D'une culpabilité et …
D'un refus d'alimentation assez fréquent.
Evolution
Celle-ci se fait le plus souvent vers un raccourcissement des intervalles libres et vers une augmentation de la durée des accès. Le danger le plus grave de ces épisodes est le suicide et généralement environ 20 % des patients atteints de psychose maniaco-dépressive décèdent de cette manière. C'est la raison pour laquelle ils nécessitent une surveillance étroite et attentive. La crise de mélancolie, d'autre part, s'accompagne de ce que l'on appelle une inhibition intellectuelle avec manque de concentration et fabrication d'idées lente. Les gestes sont ralentis, l'indécision est habituelle avec un sentiment d'impuissance et une absence de volonté (aboulie).
Diagnostic Différentiel
Hypothyroïdie
Syndrome de sevrage après intoxication alcoolique
Maladie d'Addison
Chimiothérapie
Syndrome de fatigue chronique
Fibromyalgie
Traitement par bêtabloquant
Corticothérapie (utilisation des corticoïdes comme traitement).