L'Ermite
Ah, comme tout était plus simple jusqu'à la fin du Moyen-Âge ! La mélancolie, ou l'acédie, était un péché mortel, qui frappait les ermites, retirés du monde, soumis à la tentation. Leur prostration les empêchait d'adorer le Seigneur, les distrayait de leur voie toute tracée.
Cette paresse du coeur, cet ennui, cette oisiveté de l'esprit étaient à bannir, éléments négatifs, "oreiller du diable". Depuis toujours, pour suivre le cours de leurs vagues pensées, ils soutenaient leur menton de la main et leur regard se perdait dans le vide.
Le premier ermite connu de la chrétienté est Saint Antoine (vers 250-350) qui s'établit dans le désert de Haute-Egypte, dans la région de Thèbes. Orphelin à seize ans, il se retrouve à la tête d'une belle fortune. Mais il est chrétien et l'empereur Dèce déclenche une persécution. Paul fuit au désert et c'est là qu'il rencontre Dieu dans la solitude d'une grotte où il restera pendant quatre-vingt-dix ans. Agé de 113 ans, il reçoit la visite de saint Antoine et conversent tous deux toute la nuit. Au petit matin, saint Paul meurt. Antoine l'enveloppe dans le manteau que lui avait donné saint Athanase d'Alexandrie. Des gestes qui sont tout un symbole de la tradition de l'Eglise
À son exemple, de nombreux ermites se sont retirés dans le désert à partir du IIIe siècle. On les a appelés les Pères du désert.
A l'image du Christ qui s'est souvent retiré dans le désert pour prier, l'ermite recherche la solitude pour se dépouiller de ce qui l'encombre, faire un retour sur lui-même, lutter contre les tentations et trouver les conditions favorables pour rencontrer Dieu
L'ermite partage sa vie entre la prière, la méditation et le travail. La vie des chartreux procède du même esprit.
Au XXe siècle Charles de Foucault a vécu en ermite à Tamanrasset tout en ayant de nombreux contacts avec la population locale.
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