07 février 2006

Psychosis

Hieronymus Bosch 1485- 1490 Das Boot von Dummköpfen


Il est chez Freud, latente dès ses premiers écrits, une tentative incessante de différencier névrose et psychose et ce fil conducteur va traverser toute son oeuvre, rejoignant d'ailleurs la question du père comme je le verrai plus loin.

C'est pourquoi ce détour s'est finalement imposé là comme nécessaire - en première partie de ce travail - afin de repérer les étapes certes, mais aussi les butées rencontrées par Freud et les points d'articulation mis en place; l'essentiel de ma démarche se constituant donc peu à peu d'un aller-retour de la psychose à la névrose, l'une éclairant l'autre, pour éviter soit le risque d'un égarement dans la description - à travers maints exemples cliniques - sur un versant plus phénoménologique que structural, soit le défaut d'une observation clinique se pliant à un cadre théorique préétabli au lieu de venir interroger ce dernier.

Cet effort récurrent chez Freud se retrouve dans les trois temps de sa théorie : effort d'abord manifeste autour des mécanismes de défense, de sa première élaboration d'un appareil psychique, du système perception-conscience, dans ses articles des années 90, dans l'Entwurf en 1895, et jusqu'en 1900 dans l'Interprétation des rêves, puis dans un second temps, avec l'Introduction au narcissisme, en 1914 et la théorie de la libido, c'est la question du mécanisme d'entrée, voire de sortie, qui passe au premier plan, et l'enjeu du débat de l'époque, entre Freud et Jung en particulier, vise le statut et la fonction du fantasme, en rapport avec les mécanismes de retrait ou d'investissement libidinal. Enfin à partir des années 20 et du tournant dit de la seconde topique, pour Freud ce même effort se poursuit, centré dorénavant sur cette notion-pivot, déjà présente dès 1894, de clivage de moi.