17 avril 2006

Des méthodes de diagnostic insuffisantes

Selon les principes hippocratiques, le diagnostic s’élabore aprés l’interrogatoire pointilleux du malade et de son entourage, et l’observation du faciés, de la langue, des yeux et surtout du pouls (mais on ne compte même pas les battements…), des urines, des selles et du sang du patient. Percussion, auscultation, prise de la température et de la tension artérielle, auxquelles nous sommes habitués, n’existeront pas avant le 18e s. Le médecin hippocratique émettait ensuite un pronostic avant de proposer une quelconque thérapeutique.




La patiente, portant son étui d’osier, attend le verdict du médecin, tandis qu’un jeune assistant lui tend un morceau de papier (peut-être est-ce la facture pour la consultation ?). De nombreuses matulae sont disposées sur des étagères. Comme l’annonce le titre, l’auteur a tenu compte pour ses interprétations de l’aspect des urines des théories traditionnelles (" galéniques ") aussi bien que plus récentes (" spagyriques ", c’est-à-dire " chimiques ", inspirées par Paracelse).


Aux 16e et 17e s., l’examen des urines était le plus pratiqué. N’appelait-on pas d’ailleurs les médecins, souvent représentés scrutant un flacon tenu à bout de bras, les " maîtres mires " ? On conseillait au patient de transporter le récipient contenant l’urine, sitôt après émission, à l’abri de la lumière et de toute source de chaleur dans un long étui d’osier. Après avoir versé le liquide dans un bocal spécifique (" urinal " ou matula), le praticien en observait à la lumière du soleil, immédiatement et après un délai de deux heures, la couleur, la transparence, la texture, l’odeur et même le goût



Outre l’habituelle présence d’Apollon et Hygie, on découvre en haut de cette image l’homme-zodiaque dont chaque partie du corps est reliée à un signe particulier (ex. : les " parties vénériennes " au Scorpion…).

Il disposait pour établir son diagnostic de manuels souvent illustrés de " cartes des urines " coloriées à l’aquarelle et qui renfermaient toutes les interprétations nécessaires. D’une manière générale, l’astrologie était largement prise en compte et la figure de l’homme-zodiaque, où chaque organe est relié à un signe, est une des plus anciennes dans l’illustration médicale.