Nul ne s'est jamais élevé sans s'être purifié au feu de la souffrance...
Galatea de las Esferas, Salvador Dalí, 1952.
La catharsis selon Aristote, thérapeutique
la méthode cathartique abandonée, identification et illusion avec un héros rendues possibles par les acteurs-poète du théâtre analysées par Freud dans «Les personnages psychopathiques à la scène», in Résultats,..., I
L'on peut penser que l'apitoiement vaut mieux que la colère. Mais en vérité, ce sont deux passions. Comme telle la pitié, si elle est excessive, n'est pas bonne; Je rappelle rapidement qu'Aristote définit la tragédie, dans la Poétique, comme «représentation d'une action... menant à terme, par le moyen de la pitié et de la crainte, la purgation des passions de ce genre.» La pitié, comme la crainte, sont des passions nuisibles, si elles ne sont pas réduites à un état de moyenne ; elles risquent de rendre excessif le rapport à autrui de l'individu qui peut se perdre dans l'autre, ou au contraire donner trop de valeur à sa personne.
Ce terme est employé dans la Poétique d'Aristote ; il n'apparaît qu'une seule fois
« la tragédie (...) est une imitation faite par des personnages en action et non par le moyen de la narration, et qui par l'entremise de la pitié et de la crainte, accomplit la purgation des émotions de ce genre. » L'interprétation de ce passage très allusif est délicate, et sujette à de nombreux débats. La question porte en particulier sur le mode de purgation qui a lieu : s'agit-il d'une purgation morale, ou bien Aristote veut-il simplement dire que le mode de représentation fait en sorte que l'on ne ressente pas ces émotions au premier degré ?
la méthode cathartique abandonée, identification et illusion avec un héros rendues possibles par les acteurs-poète du théâtre analysées par Freud dans «Les personnages psychopathiques à la scène», in Résultats,..., I
L'on peut penser que l'apitoiement vaut mieux que la colère. Mais en vérité, ce sont deux passions. Comme telle la pitié, si elle est excessive, n'est pas bonne; Je rappelle rapidement qu'Aristote définit la tragédie, dans la Poétique, comme «représentation d'une action... menant à terme, par le moyen de la pitié et de la crainte, la purgation des passions de ce genre.» La pitié, comme la crainte, sont des passions nuisibles, si elles ne sont pas réduites à un état de moyenne ; elles risquent de rendre excessif le rapport à autrui de l'individu qui peut se perdre dans l'autre, ou au contraire donner trop de valeur à sa personne.
Ce terme est employé dans la Poétique d'Aristote ; il n'apparaît qu'une seule fois
« la tragédie (...) est une imitation faite par des personnages en action et non par le moyen de la narration, et qui par l'entremise de la pitié et de la crainte, accomplit la purgation des émotions de ce genre. » L'interprétation de ce passage très allusif est délicate, et sujette à de nombreux débats. La question porte en particulier sur le mode de purgation qui a lieu : s'agit-il d'une purgation morale, ou bien Aristote veut-il simplement dire que le mode de représentation fait en sorte que l'on ne ressente pas ces émotions au premier degré ?
Entre les deux interprétations, la différence porte :
sur l'enjeu de la purgation : dans un cas, il s'agit de la morale, dans l'autre de la seule esthétique ; sur la cause de la purgation : dans un cas il s'agit des exemples montrés sur la scène, dans l'autre du seul dispositif de la représentation théâtrale. Historiquement, l'interprétation morale de la katharsis a longtemps été la seule défendue. Aujourd'hui, on considère généralement que l'interprétation purement esthétique est la plus correcte.
sur l'enjeu de la purgation : dans un cas, il s'agit de la morale, dans l'autre de la seule esthétique ; sur la cause de la purgation : dans un cas il s'agit des exemples montrés sur la scène, dans l'autre du seul dispositif de la représentation théâtrale. Historiquement, l'interprétation morale de la katharsis a longtemps été la seule défendue. Aujourd'hui, on considère généralement que l'interprétation purement esthétique est la plus correcte.
Dans l'interprétation classique de la katharsis, elle est une méthode de « purgation des passions », ou purification émotionnelle, utilisant des spectacles ou histoires tragiques considérées édifiantes. En psychanalyse, la catharsis est un concept utilisé par Freud pour désigner le rappel à la conscience d'une idée refoulée.
Utilisée notamment par le cinéma, le théâtre et la littérature, elle montre le destin tragique de ceux qui ont cédé à ces pulsions. En vivant ces destins malheureux par procuration, les spectateurs ou lecteurs sont censés prendre en aversion les passions qui les ont provoquées. Pour que cette catharsis soit possible, il faut que les personnages soient en imitation (mimêsis) des passions humaines, le meilleur exemple, pour Aristote, étant Œdipe Roi de Sophocle.
Utilisée notamment par le cinéma, le théâtre et la littérature, elle montre le destin tragique de ceux qui ont cédé à ces pulsions. En vivant ces destins malheureux par procuration, les spectateurs ou lecteurs sont censés prendre en aversion les passions qui les ont provoquées. Pour que cette catharsis soit possible, il faut que les personnages soient en imitation (mimêsis) des passions humaines, le meilleur exemple, pour Aristote, étant Œdipe Roi de Sophocle.
Aujourd'hui, on considère que la katharsis n'a pas un enjeu moral, mais exclusivement esthétique. Le spectateur ne se purge pas de ses émotions en voyant des exemples édifiants, mais c'est plutôt le dispositif scénique, le mode de la représentation, qui purge le spectateur de ses émotions. L'Homme peut « prendre plaisir aux représentations » :
« nous prenons plaisir à contempler les images les plus exactes de choses dont la vue nous est pénible dans la réalité, comme les formes d'animaux les plus méprisés et des cadavres »
« nous prenons plaisir à contempler les images les plus exactes de choses dont la vue nous est pénible dans la réalité, comme les formes d'animaux les plus méprisés et des cadavres »
Ainsi, par exemple, le spectateur serait horrifié en voyant une mère massacrer ses enfants, mais il peut assister, sans bouger de son siège, à une tragédie sur Médée : c'est que le dispositif théâtral suffit à le purger des émotions qu'il aurait hors de ce dispositif.
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