05 mars 2006

Douleur narcissique et douleur du narcissisme

Le Semeur, Vincent Van Gogh, 1888.

Au sommeil plus régulier, se rapportent certains troubles de dépersonnalisation au cours des premières phases de celui-ci : il lui semble que le mélancolique se dédouble et qu'une partie de lui-même déambule dans la chambre alors qu'il a conscience d'être en même temps dans son lit, allongé et endormi. Il évoque une sorte d'arrachement, de douleur extrême et d'angoisse. Douleur psychique, certes, mais si près du corps qu'elle reste marquée du sceau quasi exclusif du narcissisme. Tout se passe comme si la libido narcissique recherchait une dimension encore plus proche d'un narcissisme primaire, un narcissisme sans corps propre !? Une douleur probablement atroce, fulgurante, inscrite dans un corps physique qui échoue à devenir un corps psychique.