17 avril 2006

Le cas Paracelse (Physica Hippocratea)

Frontispice gravée sur cuivre en regard de la page de titre imprimée



Dans cette image, l’arbre est l’axe central qui sépare le ciel et la terre et les règnes végétal (à gauche) et minéral (à droite). En haut, passe Apollon, dieu de la Médecine, dans le char du Soleil. Il est entouré de six signes qui représentent à la fois des planètes et des métaux. En effet, dès la plus haute antiquité, un système hiérarchique de correspondances avait été établi.

L’introduction des sels d’antimoine dans les traitements provoqua un débat qui fit rage pendant un siècle à la Faculté de Médecine de Paris entre ses partisans (" spagyriques " ou " iatrochimistes ") et médecins conservateurs. On ne peut cependant le parer du titre de père de la chimiothérapie tant son système restait pétri de mysticisme et d’occultisme. Convaincu de la cohérence de l’univers, se référant à la Table d’Emeraude, attribuée à Hermès Trismégiste, Paracelse soutenait que " ce qui est en haut est de même nature que ce qui est en bas " (superius est sicus inferius).

De ce principe découlait la correspondance prétendue des sept métaux avec les sept planètes, censées influencer les activités des différentes parties du corps. Tout animal, tout végétal, tout minéral ressemblant à un organe ou à une maladie lui était associé selon une sympathie particulière : les fleurs jaunes pouvaient soigner la jaunisse, les terres rouges l’hémorragie, etc. Paracelse laissa une œuvre déroutante mais stimulante qui ne suscita jamais l’indifférence. Il eut de nombreux disciples.