17 avril 2006

Un arsenal thérapeutique immuable : le cas Paracelse.

La royalle chymie de Croll



De part et d’autre du titre, quatre médaillons ovales présentent les pères de l’alchimie : Hermès Trismégiste d’Alexandrie (le dieu Thot des Egyptiens, à qui l'on attribuait des traités philosophiques et alchimiques), Geber ou Djabir l’arabe (737-815), Ramon Lull l’espagnol (v. 1233-1315), et Paracelse (1493-1541). En haut, l’alchimiste en prières est éclairé par la lumière divine, entre son four et ses cornues. Il est à la recherche de la pierre philosophale, qu’on pensait capable de transmuer les métaux en or, mais aussi panacée universelle.
Le cercle du sommet se veut le résumé graphique de la théorie des correspondances entre le macrocosme de la Nature et le microcosme que constitue l’Homme.


Les éléments minéraux bénéfiques des eaux thermales avaient été vantés pour la première fois par un des personnages les plus controversés de l’histoire de la médecine, Théophraste Bombast von Hohenheim dit Paracelse (1493-1541). Tout au long de son existence picaresque de chirurgien militaire, voyageant dans toute l’Europe et obtenant parfois des guérisons miraculeuses, il s’attaqua violemment aux enseignements des Anciens, notamment à la théorie des humeurs et au principe du contraria contrariis, soutenant qu’on ne peut attendre une action efficace que des semblables. Sa propre doctrine n’était pas très cohérente, mêlant les théories alchimiques et astrologiques héritées du Moyen-Age à quelques intuitions géniales.
Un temps médecin des mineurs dans le Tyrol, il reconnut notamment les pouvoirs des métalloïdes. Mercure, soufre et sel, volontiers présentés comme le reflet de la Trinité divine, constituaient la base de sa pharmacopée, avec le plomb et l’antimoine.