08 août 2006

Phantasia, non homo...

Depuis le théâtre antique — chez Eschyle, Euripide ou Sénèque — le fantôme est un personnage récurrent sur les scènes occidentales. Ses apparitions sont particulièrement fréquentes et fortes à certaines périodes, notamment au XVIe-XVIIe siècle (le théâtre humaniste et ses tentatives de tragédie à l'antique, le théâtre élisabéthain, la comedia du siècle d'or, le théâtre « baroque »), mais aussi au XIXe siècle (dans le théâtre scandinave en particulier). Mais, à y regarder de près, sa présence est beaucoup plus diffuse et beaucoup plus constante qu'on ne le soupçonnerait : rares sont les dramaturgies qui le proscrivent véritablement (c'est le cas de la tragédie classique française). Le colloque se propose donc de s'interroger sur les différents facteurs qui ont favorisé les apparitions de fantômes sur la scène occidentale car la question est, en dépit d'un livre récent très lacunaire et insatisfaisant, fort peu étudiée. Il s'agit notamment de voir si, par delà les effets spectaculaires qui leur ont indéniablement concilié la faveur du public, le succès des fantômes n'est pas lié à l'importance des enjeux théoriques auxquels ils sont associés.

Les travaux se sont développés sur cinq axes :

1. la théorie du fantôme (place du fantôme dans la théorie du théâtre, liens entre pratique théâtrale et théories démonologiques, etc.) ;

2. les modalités concrètes de la représentation du spectre (les moyens qui ont permis de faire de l'ombre un prétexte privilégié pour les effets de spectacle) ;

3. spectres et genres théâtraux (ombre et tragédie, ombre et pastorale, ombre et comédie, ombre et ballet de cour, etc.) ;

4. les paramètres de l'ombre (l'ombre est souvent et très fortement associée à des thématiques particulières, comme le songe ou la folie) ;

5. ombre et théâtralité (les usages théâtraux de la métaphore du spectre).