Gli occhi sono ciechi, quando la mente si occupa d'altro
Democritus, Hendrick ter Brugghen , 1628.
Retrouver l'objet serait en ce cas retrouver une partie de soi-même, celle qu'on avait projettée sur l'objet et qui nous avait, à son tour et inconsciemment, guidés vers ce choix.
Les retrouvailles avec l'objet disparu étant exclues, à moins de verser dans un désir nostalgique imaginaire qui empêcherait tout travail de deuil, la tâche impartie à l'endeuillé consiste à récupérer ces traits narcissiques légués à l'objet une première fois, afin de reconstituer son image et de faire en sorte que l'objet disparu intègre le registre des souvenirs et de l'histoire.
Pour le deuil, il est tout à fait certain que sa longueur, sa difficulté, tient à la fonction métaphorique des traits conférés à l'objet d'amour, en tant qu'ils sont de privilèges narcissiques. Le deuil consiste à identifier la perte réelle, pièce à pièce, morceau par morceau, signe à signe, élément grand I à élément grand I, jusqu'à épuisement.
Quand ce la est fait, fini.
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