08 mars 2006

Le moi n'est pas seulement haïssable : il n'a pas de place entre nous et rien

Il Compianto su Cristo morto, Giotto di Bondone, 1303.



Pourquoi s'efforcer de réinscrire l'objet disparu dans son contexte, dans le «paysage» qu'il partageait avec l'endeuillé ?
Tout se passe comme s'il s'agissait de réinsérer l'objet disparu au sein de son environnement habituel par un travail psychique qui le ferait passer de la nostalgie au souvenir en permettant ainsi à l'endeuillé de reprendre son investissement.
C'est encore un changement topique, qui répond en partie à la levée de certaines représentations inconscientes chez l'endeuillé, celles-là mêmes sans doute qui ont présidé au choix d'objet d'amour, et qui, lors de la perte de celui-ci, coopèrent par leurs nouvelles possibilités d'expression au détachement de l'objet.
Dans le commentaire proposé de cette analyse, on précise la nature de ces éléments participant du contexte de l'objet disparu .Supports de l'idéal narcissique de l'endeuillé que ce dernier doit récupérer sous peine d'abandonner à l'objet disparu une partie de sa propre image et de ne pouvoir, en conséquence, qu'aspirer à ces retrouvailles impossibles avec l'objet.