L'artiste, le vrai artiste, le vrai poète, ne doit peindre que selon qu'il voit et qu'il sent.
Le Jeu: Rigidité de la démarche par les cothurnes
Immobilité dans la tragédie classique française d'un théâtre où ce qui se passe est de l'ordre du langage.
Dans Phèdes. Le conflit tragique s'intériorise et se resserre : on peut y voir la déception historique d'une classe (la noblesse de robe janséniste) muée en peinture intemporelle de l'homme.
Une passion obsédante qui ne peut se porter qu'aux extrèmes, mais dont l'élan est condamné à se briser sur des barrières qu'on ne franchit que par la mort : la fameuse règle des trois unités est non seulement naturelle mais nécessaire, et les pièces de Racine sont faites de rien, parce que sous un monarque absolu qui légifère même en matière de religion, il n'y a plus rien à faire. Sinon dans «l'élégance de l'expression», et puisqu'il faut parler pour mourir sur le théâtre, réussir sa mort n'est pas autre chose qu'en affirmer l'expression. Pointe extrême de la tragédie (la parole ne dit plus que le vide et l'impossible).
On connaît l'état de prostration typique du mélancolique et l'inhibition généralisée qu'il indique. Je suis morte et je veux la mort. Lorsqu'Antigone se dépeint comme Niobé se pétrifiant, à quoi s'identifie-t-elle ? - sinon à cet inanimé où Freud nous apprend à connaître la forme dans laquelle se manifeste l'instinct de mort. C'est bien d'une illustration de l'instinct de mort qu'il s'agit.
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