Caius Valerius Catullus
Cattulus dont on sait peu de choses, serait né à Vérone d'après Suétone en 85 avant J.-C.. Il mourut en 54 avant J.-C. à Rome où il passa la plus grande partie de sa vie. Sa famille occupait un rang distingué.
Bien que vivant à Rome, il avait gardé contact avec son lieu d'origine. Il reste d'ailleurs sur le Lac de Garde les vestiges de la Villa de Catulle.
Il était un poète, ami de Cornélius Népos, Cicéron, Asinius Pollion, Hortensius.
Après une brève période militaire qui le conduisit en Bithynie où il avait accompagné son ami Memmius, qui venait d'être nommé propréteur, il revint (déçu) à Rome vers 56 où il s'opposa très fortement à Jules César.
Admirateur des poètes alexandrins et en particulier de Callimaque,qui avait propagé un nouveau genre poétique différent de celui d'Homère, il écrivit non plus sur les faits héroïques des anciens héros ou dieux mais sur des thèmes plus personnels.Il laissa une œuvre raffinée, bien que considérée comme vulgaire par ses contemporains,qui nous est parvenue sous la forme réduite de 116 poèmes, d'où se détachent la Chevelure de Bérénice, version latine du poème de Callimaque les noces de Thétis et de Pélée et des poèmes d'amour d'une sensibilité très moderne.
Catulle a chanté son amour pour une certaine Lesbia dans ses poèmes. On s'accorde à y reconnaître une certaine Claudia, épouse du consul Metellus Cler, mort en 59. Il y exprime, entre autres, son déchirement entre l'envie de la quitter (femme très volage !) et la passion dévorante et jalouse qu'il éprouve. Cette Lesbia était sa muse.
Il publie un recueil de poèmes en partie de métrique élégiaque; l’inspiration érotique très nettement présente donne une première orientation à l’amour élégiaque. Seuls les poèmes 65 à 116 sont composés en distiques élégiaques. La thématique de la passion prend deux formes : la figure d’Ariane abandonnée par Thésée (poème 64), et les amours de Catulle et de Lesbie. La dimension fictionnelle de cette évocation d’expériences personnelles est très importante, le poète jouant avec cette confusion entre l’auteur et le narrateur. Il s’agit d’un récit s’appuyant sur de nombreux lieux communs ou topoï(tel que la porte close qui fait obstacle à l’amant), et non de la narration d’événements vécus. La question de la sincérité ne se pose pas au sens moderne. Cependant, on voit bien la naissance d’un je auteur et acteur du texte littéraire, et Catulle est le premier auteur latin à exposer publiquement son amour pour une femme. Cette prise de position est provocatrice, et perçue comme blâmable par ses contemporains. En effet, la passion éprouvée pour une femme est dégrandante, puisqu’elle fait de l’homme un esclave, servus et de la femme une domina – thème sur lequel Ovide reviendra. De plus, l’homme amoureux d’une femme est un personnage typique et ridicule des comédies de Plaute. Catulle insiste sur le désaroi amoureux, sur l’alternance de bonheur et de désespoir, sur la difficulté de la fidélité. L’amour est perçue comme une douleur, et au poème 76 il en vient à prier les dieux de l’en délivrer.
Catulle reste très inspiré par les modèles grecs, qu’il traduit, adapte et imite – à une époque où le concepte de plagiat n’existe pas, et où imiter un écrivain est lui rendre hommage. Il assure la transition entre l’élégie hellénistique et l’élégie romaine.
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