Remords
Remords de Caïn, Barthélemy Vieillevoye, 1829.
Le mélancolique est dans le symbolique ; du côté de l'être, ce sont les auto-accusations, du côté de l'avoir, c'est la ruine, et le «je ne suis rien» exprime parfaitement cette double position.
Encore une voie de recherche lorsque l'on évoque, au plan métapsychologique, un point de concours entre deuil et mélancolie susceptible d'éclairer la nature de la catastrophe postulée à l'origine de la maladie ; il conclut le séminaire sur le transfert sur cette interrogation.
Il s'agit de ce que j'appelerai, non pas le deuil, ni la dépression au sujet de la perte d'un objet, mais un remords d'un certain type, déclenché par un dénouement qui est de l'ordre du suicide de l'objet. Un remords donc, à propos d'un objet qui est entré à quelque titre dans le champ du désir, et qui, de son fait, ou de quelque risque qu'il a couru dans l'aventure, a disparu.
Ainsi donc, à peine introduit dans le champ du désir, dans la suspension au désir de l'Autre, le sujet mélancolique aurait été confronté à la soudaine disparition ou désaffection de ce dernier, de telle façon qu'il n'ait pu que s'identifier au rien comme seul reste de l'Autre.
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